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Les Dix Images du Bœuf

*Ceci est un exemple préliminaire et un test destiné à présenter la conception graphique, la mise en page et le contenu du magazine Búsquedas.

William Segal (1904–2000), philosophe et peintre, a commencé sa carrière comme journaliste. Dans les années 1940, il rencontre P. D. Ouspensky et G. I. Gurdjieff. Après la Seconde Guerre mondiale, grâce à son amitié avec Daisetz Suzuki, il a pu passer de longues périodes dans les principaux monastères Rinzai et Soto au Japon. Il est l’auteur de nombreux essais philosophiques.

“Ce qui suit n’est pas tant un effort littéraire qu’une série d’observations sur la vie d’un homme de notre temps. Ces observations peuvent être utiles à ceux qui souhaitent se connaître eux-mêmes, mieux comprendre la structure humaine, ses limites et ses possibilités. Leur but est de préparer l’individu à une participation plus intelligente et consciente au processus de transformation ; en bref, d’indiquer un chemin vers l’accomplissement de son rôle en tant que véritable être humain.” Note de l’auteur dans Opening, Collected Writings of William Segal 1985 – 1997.

À LA RECHERCHE DU BŒUF : le garçon n’a que de vagues pressentiments de son existence. La bête ne s’est jamais égarée et à quoi bon la chercher ? Si le bouvier n’est pas en termes intimes avec lui, c’est parce que le bouvier a violé sa propre nature la plus profonde. La bête est perdue, car le bouvier a été égaré par ses sens trompeurs. Sa maison s’éloigne de plus en plus de lui, confondu par les chemins de traverse et les carrefours.

BUSCANDO AL BUEY

Vite, il part à sa recherche et coupe les herbes folles sur son chemin.

Allant parmi les vastes cours d’eau, les monts lointains et les chemins interminables,

Ses forces sont épuisées et son esprit fatigué; il ne sait plus où le chercher,

Mais il entend dans les érables le chant nocturne des cigales.


TROUVER LES TRACES : dans les écrits et les enseignements, il commence à trouver des indices. À l’aide des écritures et en s’interrogeant sur les doctrines, il a compris quelque chose ; il a trouvé les traces. Il sait maintenant que les vases, aussi variés soient-ils dans leur forme, sont tous en or, et que le monde objectif est un reflet du Soi. Pourtant, il est incapable de distinguer ce qui est bon de ce qui ne l’est pas, son esprit est encore confus quant à la vérité et au mensonge.

Dans la forêt, au bord de l’eau, les traces sont nombreuses.

Voit-il là-bas les herbes odoriférantes foulées ?

Pourtant, les monts reculés, les gorges profondes,

Et l’azur illimité ne peuvent dissimuler son museau.


VOIR LE BŒUF : il commence à avoir un aperçu de sa propre réalité. Le garçon trouve le chemin par le son qu’il entend ; tous ses sens sont en ordre harmonieux ; il voit ainsi dans l’origine des choses. Dans toutes ses activités, c’est manifeste. C’est comme le sel dans l’eau et comme la colle dans la couleur. Il est là bien qu’il ne soit pas distinguable en tant qu’entité individuelle. Lorsque l’œil est correctement dirigé, il découvrira qu’il n’est autre que lui-même.

VIENDO AL BUEY 3

Perché sur une branche, le rossignol égrène son chant.

Le vent bruisse dans les saules de la berge chauffée par le soleil.

Le buffle est là, sans nul endroit où s’échapper.

Quel artiste pourrait peindre cette tête splendide et ces cornes majestueuses !


ATTRAPER LE BŒUF : longtemps perdu dans le désert, le garçon a enfin trouvé le bœuf et a les mains sur lui. Mais, en raison de la pression écrasante du monde extérieur, le bœuf est difficile à contrôler. Il aspire constamment au vieux champ parfumé. Sa nature sauvage est toujours indisciplinée et refuse tout à fait d’être brisée.

ATRAPANDO AL BUEY 4

De toute l’énergie de son âme, il a pris possession du buffle,

Dont la vigueur et la volonté sont difficiles à chasser complètement.

S’il parvient enfin sur les hauts plateaux,

Il retourne encore au fond du val brumeux.

*William Segal, Opening: collected writings of William Segal, 1985-1997 (New York: Continuum, 1998).

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